Le chef d’entreprise et l’albatros

« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux. […] »

Et si, en politique, le chef d’entreprise s'avérait être un albatros ?

Il est à l’aise dans le milieu économique, à l’aise avec ses pairs. Il est efficace pour définir une stratégie, efficace pour bâtir un business plan et analyser un bilan. Il sait décider dans l’intérêt de son entreprise, décider pour créer de la richesse. Il sait prendre des risques calculés, sauter sur la bonne opportunité…

Mais qu’il est gauche quand il s’aventure sur un terrain qu’il ne maîtrise pas. Qu’il est gauche dans un domaine où la seule compétence est insuffisante pour réussir. Qu’il est gauche quand il faut séduire en permanence des électeurs intéressés et volatiles. Qu’il est gauche quand il feint de s’intéresser à des causes qui sont étrangères à son univers.

Très souvent, le chef d’entreprise est un « homme politique », au sens étymologique du terme, car il agit, entre autres, dans l’intérêt de sa cité, de son pays. Pourquoi certains s’obstinent-ils alors à devenir des « élus politiques » dont la principale stratégie consiste à se faire réélire ?

Le fabuliste Florian (1755 – 1794) disait déjà dans sa célèbre fable « Le vacher et le garde-chasse :

« Chacun son métier, les vaches seront bien gardées » !!!

Puisse la raison retenir les aigles de l’économie de se transformer en albatros de la politique… en adoptant judicieusement la posture d’un Louis Nicollin ou d’un Mohed Altrad par exemple…

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