La phaléristique a pour objet l'étude des ordres, décorations et médailles. Grâce à elle, l’historien peut mieux comprendre un monument, des armoiries, une photographie, un tableau… Les décorations et les médailles permettent de mieux préciser le contexte, de mieux dater, de mieux déchiffrer la situation, de procéder à des corrélations…
En entreprise, il en va de même pour celui qui voit au lieu de regarder, qui écoute au lieu de se contenter d’entendre.
Entrez dans une entreprise. Elle possède un nom. Le choix de sa raison sociale est tout sauf anodin : s’appeler « DUPONT Déménagement » plutôt que « Les Déménageurs du Midi » recèle forcément du sens. Prenons un exemple encore plus parlant : dénommer son cabinet de conseil en recrutement « Florian Mantione Institut » est bien différent de France Recrutement et veut sûrement dire quelque chose. Consciemment ou inconsciemment…
Vous êtes dans l’entreprise et patientez dans la salle d’attente. Sur les murs sont accrochées des lithos ou la photo de l’équipe de foot de l’entreprise qui joue en corpo. Est-ce pareil ?
Un jeune cadre dynamique vient vous chercher. Il vous tend sa carte de visite qui arbore ou non sa photo. Est-ce pareil ? Il y est indiqué « chef des ventes » ou « directeur des ventes ». Que se cache-t-il derrière cette différence ?
Il vous conduit à son bureau. Un bureau d’angle ou un bureau possédant une seule baie vitrée symbolisent-ils la même chose ? Une ou deux fenêtres, est-ce pareil ? Un fauteuil en cuir avec le dos rehaussé ? Ou un fauteuil identique à celui du visiteur ? Sur le bureau se trouve la photo d’une femme avec deux petits enfants… Sur les murs s’affichent les résultats commerciaux du mois, ou la pub de la campagne en cours, ou le diplôme de celui qui occupe le bureau…
Bien installé dans son fauteuil, il vous propose un café ou non. Il appelle sa secrétaire pour lui commander deux cafés ou deux verres d’eau. Ou bien, il va les chercher lui-même… Au téléphone, avec sa collaboratrice, il est cassant ou chaleureux … Il porte la cravate ou un jean… Il est rasé de près ou porte une barbe de quelques jours…
Tous ces exemples, non exhaustifs, illustrent bien que la connaissance de l’entreprise et des hommes qui la composent ne se traduit pas seulement par l’examen de ses comptes de résultats ou par un organigramme, mais par une attention visuelle et auditive de tous les instants. Il faut, bien sûr, éviter les a priori, les préjugés, les inférences, et faire preuve de curiosité, d’humilité, et d’une bonne capacité à l'analyse et à la synthèse. Mais n’est-ce pas ce qui est demandé au manager ?
Florian MANTIONE
Augustin VALERO
Loïc DOUYERE