Nos ancêtres ont imaginé un homme idéal en partant de leur condition terrestre.
L’homme est mortel. Aussi ont ils imaginé l’homme idéal immortel.
L’homme est fini. Il sera infini.
L’homme est limité. Il sera illimité.
L’homme ne sait pas tout. Il sera omniscient.
L’homme ne peut pas tout. Il sera omnipotent.
L’homme n’est pas doué du talent d’ubiquité. Il sera omniprésent.
L’homme est créé. Il sera incréé.
L'homme est faible. Il incarnera la Toute-puissance.
L’homme vit sur terre. Il vivra au Ciel.
L’homme est imparfait. Il sera parfait.
L’homme n’est rien. Il sera tout
Et comme il fallait lui donner un nom à cet homme idéal ou plutôt idéalisé, ils l’appelèrent “Dieu”.
Dans l’entreprise, nos penseurs ont imaginé un salarié idéal en partant des dysfonctionnements observés.
Il faudrait que la communication fonctionne bien. Le salarié idéal sera un bon communicant.
Il faudrait que le respect de l’autre soit la norme. Il fera preuve d’empathie.
Il faudrait de l’équité. Il sera équitable.
Il faudrait que les objectifs soient atteints. Il sera bon gestionnaire.
Il faudrait que tous les engagements soient respectés. Il sera exemplaire.
Il faudrait bannir la langue de bois. Il sera assertif.
Il faudrait que l’ambiance de travail soit bonne. Il sera un bon vivant, positif avec une bonne dose d’humour.
Il faudrait sans cesse innover. Il sera créatif et innovateur.
Il faudrait que tout le monde soit responsabilisé, impliqué. Il sera responsable.
Il faudrait que les équipes soient motivées. Il sera motivateur.
Il faudrait que chacun se sente utile. Il donnera du sens et de la valeur à toute action.
Et comme il fallait lui donner un nom à ce salarié idéal ou plutôt idéalisé, ils l’appelèrent “Manager”…
Florian MANTIONE