Décider, c’est choisir entre plusieurs solutions susceptibles de résoudre un problème ou une situation, après une délibération individuelle ou collective.
Décider provient du verbe latin « decidere » signifiant « trancher », et plus anciennement de « caedere » signifiant « couper ».
Chaque jour, le manager est confronté à des prises de décision, et sa fonction principale, au-delà de son rôle opérationnel, c'est de décider, de "trancher".
Et comme sa décision rencontre de l’approbation, de l’indifférence ou de l’hostilité, sa stratégie consiste souvent à se faire aimer (démagogie) ou à se faire craindre (autoritarisme).
Il dispose, pour y parvenir, de 4 modes de comportement :
Comportement directif : « JE prends la décision selon MES idées ».
Comportement consultatif : « JE prends la décision selon NOS idées ».
Comportement délégatif : « VOUS prenez la décision selon VOS idées ».
Comportement collaboratif : « NOUS prenons la décision selon NOS idées ».
Pourtant, le dirigeant ne doit ni se faire aimer ni se faire craindre : il doit se faire estimer et agir dans l’intérêt de l’entreprise, sans défavoriser ses collaborateurs. Il doit les faire adhérer, il doit être le catalyseur, lebooster.
Officiellement, la décision est prise de manière rationnelle : collecte d'informations, analyse de ces éléments, création de solutions potentielles, comparaison de ces solutions et choix le plus performant, le plus rentable…
Dans la pratique, décider, c’est éliminer, c’est renoncer, et le processus de décision est plus ou moins rationnel, du fait de l'intrusion de biais cognitifs et émotionnels dans ces diverses phases.
On attend du manager qu’il décide et qu’il décide vite, car le client attend, tout comme le fournisseur, le banquier ou le syndicaliste…
Le manager est l’homme des micro-décisions, alors que le dirigeant est celui qui prend les décisions qui engagent l’entreprise sur le long terme. Le manager prend beaucoup de micro-décisions, alors que le dirigeant prend peu de décisions. Le manager est l’homme de la délégation qui incite ses collaborateurs à prendre part, et donc à prendre parti à un niveau opérationnel et non stratégique.
La meilleure des décisions est celle qui ne se prend pas mais qui s’impose d’elle-même… et le manager « rusé » adoptera, sans l’exprimer, le cinquième comportement « pseudo-consensuel » suivant : « Nous prenons la décision selon MES idées » !
Florian MANTIONE
Augustin VALERO
Loïc DOUYERE