Faire grandir et exister ses collaborateurs

30/08/22  paru dans le LE METROPOLITAIN

Le principe de base du « management épiphyte » consiste à faire grandir le collaborateur. Le manager joue le rôle de support, à la manière du tronc qui supporte l’orchidée et l’aide à s’épanouir. L’orchidée n’appauvrit pas le tronc car elle ne se nourrit pas de sa sève, contrairement au gui qui puise ses ressources dans son support.
Le management épiphyte apparaît donc comme un concept gagnant-gagnant : l’orchidée se développe et le support s'embellit. Il appartient au chef d’entreprise ou à la DRH de faire vivre ce concept en entreprise. Le manager doit identifier des plantes épiphytes, identifier des potentiels et les aider à grandir par de la formation, des responsabilités progressives, de la reconnaissance permanente… Le manager devient un « tuteur » au sens imagé et réel.

Le but ne consiste pas à créer des clones ou de bons petits soldats. Non, car le manager - devenu pépiniériste - tâchera d’aider ses collaborateurs à s’épanouir en fonction de leur personnalité, de leur formation, de leurs motivations, de leur projet professionnel, ou mieux, en fonction de leur projet de vie. Bref, le manager aidera ses collaborateurs à prendre conscience de leurs possibilités et à les exploiter au maximum.
En fait, le manager doit aider ses collaborateurs à grandir et à exister. Exister, car chaque individu n’est pas un pion interchangeable dans une organisation. Exister, car chaque individu doit conserver (voire, développer) sa liberté de penser et d’agir dans un cadre bien défini où coexistent des règles du jeu, des droits et des devoirs. Exister, car l’identité individuelle est la plus précieuse des richesses et seul le manager habile peut arriver à ce que 1+1=3
L’entreprise ne peut adopter un management épiphyte que si elle dispose de valeurs fortes, mettant l’humain au centre de ses préoccupations, au même titre que les produits et l’argent. Si l’entreprise était imagée par un tabouret, sa stabilité viendrait de l’existence de trois pieds d’égale importance. Cette métaphore vaut pour un sol plane, c’est-à-dire en période économique stable. Arrive un tsunami qui déstabilise le sol… Il faudra impérativement qu’un pied devienne plus grand et plus fort pour maintenir l’équilibre. C’est souvent le cas du pied « humain » qui permet l’adaptation, l’innovation et la mobilisation de toutes les énergies.
En définitive, l’entreprise est beaucoup plus qu’une simple juxtaposition de compétences mais un véritable système où chacun est en interaction avec son collègue dans un environnement changeant.

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