Peter avait peut-être un principe, mais il avait tort

Vous connaissez tous le principe de Peter : « Dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever à son niveau d'incompétence ».

Or Peter a tort si l’on adopte une autre conception du management. On ne travaille pas pour quelqu’un ou pour une organisation. On travaille avec quelqu’un, avec une organisation. La pyramide est une image obsolète pour représenter les niveaux de responsabilité. En travaillant par projet, point n’est besoin de s’élever… La progression n’est pas uniquement verticale, car le progrès est également horizontal.

 

 

 

Pour faire simple, il existe deux catégories de cadres : ceux qui encadrent une équipe (on les appelle des managers) et ceux qui sont responsables d’une fonction ne nécessitant pas de collaborateurs (on les appelle des experts).

En France, on a tendance à privilégier les managers plutôt que les experts, car ils semblent représenter un « poids » plus important. Et la rémunération atteste de l’importance accordée à la fonction management. Pourtant un contrôleur de gestion ou un responsable qualité peut faire gagner beaucoup d’argent à une entreprise. Mais la problématique ne doit pas s’exprimer en ces termes : une entreprise a besoin de bénéficier de « fonctions » qui soient bien gérées, avec un responsable compétent. Ce manager doit sans cesse s’améliorer, et son N+1 doit le considérer comme une plante épiphyte qu’il doit aider à faire grandir…

La formation est l’outil principal pour faire grandir les salariés, mais pas forcément en « s’élevant » dans une quelconque hiérarchie ; à l’échelle des responsabilités, préférons l’échelle des compétences et récompensons le travail bien fait, l’expertise qui s’exprime. De plus, certains salariés ne sont pas prédisposés à animer une équipe et sont plus à l’aise à bien faire leur travail plutôt qu’à aider les autres à bien faire le leur… Ne culpabilisons pas les non-managers. La réalisation d’une belle carrière professionnelle peut exister sans autorité hiérarchique sur une équipe. Elle peut exister en animant des groupes projet, en coordonnant des compétences sans forcément avoir une relation de supérieur à subordonné.

Le secret d’une belle carrière est d’exercer des responsabilités en fonction de son profil, et il vaut mieux terminer sa carrière auréolé du statut de bon vendeur, plutôt que dans la peau d'un mauvais chef des ventes...

 

 

 

Florian MANTIONE

 

 
 
 
 

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