CV trompeurs.
Notre première étude sur les CV trompeurs a été effectuée en 1989 : un candidat avait marqué sur son CV : « Diplômé de l’ESC Toulouse 1972 ».
Le candidat se trouvait face à Florian MANTIONE, diplômé de l’ESC Toulouse en 1972 qui visiblement ne le connaissait pas. Et pour cause…
La décision fut prise d’interroger un échantillon d’employeurs sur leurs mésaventures avec des candidats malhonnêtes et un échantillon de candidats sur les motivations de falsifier leur CV.
Notre 9ème étude.
Régulièrement actualisée, le Florian Mantione Institut publie en 2022 la 9ème étude sur les CV trompeurs : l'occasion de faire le point sur les évolutions des pratiques.
Les résultats clés de la 8ème étude.
Arrangement du CV
85% des candidats déclarent normal d'arranger leur CV
Eléments les + modifiés
- Les responsabilités réelles (65%)
- Les langues étrangères (64%)
- La durée des postes successifs (61%)
- Le poste occupé (53%)
- La rémunération réelle (52%)
Hit-Parade des trompeurs
- Commerciaux (73%)
- Managers (51%)
- Techniciens & Ingénieurs (34%)
- Fonctions support (29%)
Contrôle CV
2 employeurs sur 3 ne font aucun contrôle du CV
CV trompeurs
65% des CV sont trompeurs.
Est dit trompeur le CV qui ne reflète pas la vérité dans la forme et/ou le fond.
La méthode utilisée.
Vis-à-vis des candidats :
- Entretiens avec 100 candidats par téléphone ou en face à face afin de déterminer leur motivation et leur stratégie dans la rédaction de leur CV.
Vis-à-vis des entreprises :
- Questionnaire envoyé par mail à 1 000 entreprises : 289 retours
- Entretiens avec 50 entreprises (DRH ou chef d'entreprise de PME) : par téléphone ou en face à face.
Le quantitatif et le qualitatif permet d’apprécier la "représentation" qu'ont les chefs d'entreprise de PME ou les DRH des comportements des candidats à partir de faits réels.
Définition du CV trompeur.
Un CV trompeur est un CV :
- qui ne reflète pas la vérité
- soit dans la forme : les candidats disposent de plusieurs CV qu’ils utilisent en fonction de l’offre à laquelle ils répondent. Ils développent un aspect qui correspond exactement à ce qui est recherché.
- soit dans le fond : les candidats mentent de manière éhontée en s’attribuant de faits inexistants.
- qui présente un profil en adéquation aux attentes du recruteur
- soit en se valorisant
- soit en se dévalorisant
Un CV sera considéré comme "trompeur" dès l'instant où il contient un élément ne reflétant pas la vérité.
Motivations des candidats.
85 % des candidats déclarent normal d’arranger leur cv.
Phrases exprimées par les candidats lors de l’étude :
"La concurrence entre candidats est plus exacerbée"
"Les tensions sont plus grandes par rapport aux diplômes, à l'âge…"
"Il faut bien se vendre"
"On m’a conseillé d’écrire cela…"
"Les employeurs aussi ne disent pas toujours la vérité"
"Le risque est minime"
"On est de mieux en mieux formés"
Souvent les candidats n’ont pas la sensation de tromper le recruteur. Mais quand on demande des précisions sur les dates, sur les responsabilités exercées, sur la rémunération exacte, la vérité est tout autre…
Stratégie des candidats.
La stratégie est simple et consiste à adapter son CV à l’Offre d’emploi pour obtenir un entretien.
L’employeur est bien obligé de se découvrir en listant les prérequis en terme de :
- Savoir
- Savoir-Faire
- Savoir-Etre
Le candidat insérera donc dans son CV des éléments exagérés ou minimisés correspondant exactement à ce que l’employeur recherche.
Souvent le candidat est très honnête, voir candide, en développant dans son CV ce qui est la réalité.
Mais ce qui est grave, c’est que souvent les employeurs ou les consultants, leur conseillent de procéder à certaines « modifications »…
Les 8 éléments de modification.
- Les responsabilités réelles
- Les langues étrangères
- La durée réelle des postes successifs
- Le poste occupé
- La rémunération
- Les diplômes
- Les activités extra-professionnelles
- L’adresse
Les détails de l'étude.
Les chiffres présentés sont la "représentation" qu'ont les chefs d'entreprise de PME ou les DRH des comportements des candidats.
Ainsi, x% des recruteurs pensent que les candidats souvent font ceci ou cela...
Le contrôle des informations.
2 employeurs sur 3 ne font aucun contrôle « approfondi » du CV…
Quand le contrôle existe, il s'opère :

Quand le contrôle existe, la vérification est pratiquée par :

Les résultats du contrôle des informations.
Vous est-il arrivé d'éliminer un candidat suite à une vérification ?
- Jamais, 12%
- Rarement, 53%
- Souvent, 29%
- Toujours, 6%
Ce résultat d’un tiers d’élimination est important car il montre l’utilité du contrôle.
Il devient trop « dangereux » de ne pas l’utiliser.
La révolution internet.
La facilité d’utilisation d’Internet et notamment des réseaux sociaux entraine 2 choses :
- Les employeurs s’informent plus facilement sur les candidats
- Les candidats se sentent « obligés » de communiquer sur les réseaux sociaux avec des informations « politiquement correctes »
La lutte contre la discrimination.
Les employeurs sont de plus en plus sensibilisés à ne pas discriminer dans le cadre d’un recrutement.
La loi sur la non-discrimination porte ses fruits sur les éléments suivants : âge, nationalité, prétendue race, couleur de peau, origine nationale ou ethnique, handicap, orientation sexuelle, conviction religieuse ou philosophique, état de santé, Caractéristiques physiques…
Il est, bien sûr, difficile de quantifier le décalage existant entre le « déclaratif » et la réalité… car les employeurs sont vigilants.
Conclusion / Les évolutions.
La comparaison entre les différentes études réalisées par le Florian Mantione Institut permet de mettre en avant huit points principaux :
- CHUTE DU NOMBRE DE CV TROMPEURS :
65 % des CV ne sont pas totalement vrais, contre 75 % dans la précédente étude
- INTERNET :
Avec les réseaux sociaux, les employeurs s’informent plus simplement sur les candidats et pratiquent ainsi un certain contrôle…
Les candidats se sentent « obligés » d’insérer des informations vraies car les contrôles sont multiples
- LES DIPLÔMES :
Statistiquement, les diplômés sont moins chômeurs que les autodidactes. Les employeurs sont plus exigeants. L’achat par Internet de diplômes se développe.
- LES LANGUES ETRANGERES :
Les recruteurs sont plus exigeants, mais le niveau des candidats ne s’est pas sensiblement amélioré.
- LA DUREE DES EXPERIENCES PROFESSIONNELLES :
Les recruteurs souhaitent davantage de candidats rapidement opérationnels, ce qui pénalise les jeunes diplômés.
- L’ÂGE :
La première étude mettait la barre des candidats « âge » à 50 ans.
Aujourd’hui l’âge critique se situe à 45 ans !
- LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION :
Les candidats sont exigeants quant aux raisons de leur élimination et demandent des explications. Les employeurs sont plus ouverts vis-à-vis des profils recherchés.
- LES EFFETS DE LA CRISE :
La crise exacerbe les tensions et les candidats sont plus impatients. Les candidats ont le sentiment d’être plus en compétition.
Vous souhaitez en savoir plus sur notre étude ? .
Pour plus de détails sur cette étude, et pour apprendre à déceler les CV trompeurs :