Si j’étais un poète je parlerais de l’entreprise comme d’un jardin où pousseraient des fleurs et des fruits, des cactus et des baobabs, où chanteraient des oiseaux, où gronderait le tonnerre…
Si j’étais un philosophe je parlerai de l’entreprise comme du temple de la sagesse et des valeurs avec ses pythies, ses prêtres, ses offrandes, ses sacrifices. Ou bien je me promènerai sur l’Agora en compagnie des péripatéticiens...
Si j’étais un sportif je parlerais de l’entreprise comme d’un vaste terrain de compétition où s’affronteraient des athlètes de haut niveau, pratiquant des disciplines différentes mais tous animés des mêmes valeurs de dépassement de soi…
Si j’étais un peintre, j’utiliserais ma palette pour apporter des touches multicolores à mon œuvre que je retoucherai sans cesse. Mais comme je ne serai jamais satisfait, vingt fois sur le métier je remettrai mon ouvrage… Je le polirai sans cesse, et je le repolirai…
Si j’étais un prêtre, je parlerais de l’entreprise comme d’un lieu de culte célébrant la bonne parole, j’embrasserai mes frères et mes sœurs, je pardonnerais, je serais compatissant, je tendrai l’autre joue…
Si j’étais un chef d’orchestre, je parlerai de l’entreprise comme d’un ensemble de compétences musicales à harmoniser. Je mettrai en valeur les vedettes sans mésestimer les plus humbles…
Si j’étais un grand chef de cuisine, je parlerai de l’entreprise comme d’un plat original conçu avec les mêmes recettes que mes confrères. Mais j’y mettrai mon tour de main. Je rechercherai les étoiles du Guide Michelin… et l’étincelle dans l’œil de mes clients…
Et comme je suis un manager, je parle de l’entreprise comme d’un groupe de compétences, de motivations, de sentiments, de susceptibilités, d’égos… J’exerce le plus fabuleux des métiers car je fédère, j’entraine, je tire, je pousse, je souris, je râle… Mais je suis bien.
Florian MANTIONE